Perdu comme le dernier des mousses ! [libre]

Il est bien tôt en ce beau matin ! Il fait encore noir, mais voilà bien longtemps que les nocturnes sont partis se coucher. Le soleil va bientôt pointer le bout de son nez, els oiseaux commencent déjà à s’éveiller et Bezêth court dans tous les sens. Ils ‘est allé cette nuit, s’est enfoncé bien loin en cette ville, a quitté le port pour flâner dans les beaux quartiers. A présent, il ne sait plus comment retourner sur le Gothica. Il s’est perdu. Aucune chance de monter sur les toits pour y voir plus clair, la pluie qui ne cesse de tomber rend les tuiles glissantes et le vampire ne pourrait tenir en équilibre dessus bien longtemps. La pluie se fait lourde, et le vent s’engouffrant dans les rues de Port Royal fait frissonner le pirate mouillé jusqu’aux os. On n’y voit pas à trois mètres dans ce déluge d’eau. Les égouts débordent déjà, les pavés sont noyés sous la pluie.

Une taverne est encore éclairée, et c’est avec la joie de trouver un abri que Bezêth y entre. Le barman, qui balayait la pièce à présent vide, à l’exception de quelques saoulards endormis sur leurs tables fit signe à Bezêth que c’était fermé, mais se ravisa bien vite en contemplant les vêtements de l’homme. Son chapeau noir, dégoulinant d’eau cachait la moitié de son visage et un lourd manteau noir laissé ouvert ne pouvait cacher la richesse de ses vêtements. Une chemise teinte de noir, brodée de doré à l’encolure était rentrée dans un pantalon de cuir tenu par deux larges ceintures où pendait deux pistolets et un poignard. Ses lourdes bottes claquaient sur le bois gémissant de la taverne, et le tavernier ne put retenir un hoquet de surprise lorsque Bezêth ôta son chapeau, dévoilant entièrement son visage. Jeune, que dire d’autre ? Il était bien rare de voir un individu aussi frêle et bien habillé dans ce genre d’endroit. L’enfant leva ses beaux yeux d’ambre vers l’homme qui le fixait, et prit timidement la parole.

« J’me suis perdu. »

Une pause, un regard penaud, un haussement d’épaule, un sourire bien vite effacé de peur qu’on ne remarque trop ses canines, une main qui passe dans sa chevelure trempée, l’autre qui secoue nerveusement son chapeau, un regard encore plus étonné de la part du propriétaire des lieux.

« Pourriez-vous m’indiquer le port ? »

Le barman sourit. Un pirate. Seuls les pirates se rendent au port avec des habits aussi somptueux sans avoir peur de se faire détrousser. Toutefois la jeunesse de Bezêth et le fait qu’il se soit perdu comme le dernier des mousses l’attendrit et ce ne fut pas la route du port qu’il lui indiqua.

« Attendez donc que la pluie se calme, vous y verrez mieux… Vous voulez que je vous serve quelque chose ? Du rhum, du vin chaud ? »

« Non, je… Rien… »

Bêzeth rougissait, ne savait plus trop quoi faire, mais l’homme insistait, tout en s’approchant de lui. Complètement paniqué, le vampire fit un bon en arrière. Il avait peur, se sentait seul, avait froid, était trempé, et le jour approchait. Alors, il cria. Une voix féroce, qui ne faisait pas appel.

« Bordel, le jour va se lever, où est ce putain de port ? »

Un langage bien châtié, mais la première partie de la phrase fit pâlir le tavernier. Un vampire ? Voilà ce qui est dangereux. Toutefois Bezêth aussi pâlit. Mais qu’est ce qu’il avait encore dit ? Le voilà dans de beaux draps.

« Ex… excusez moi, je suis… un peu nerveux. »

Un peu ? Carrément oui ! Le tavernier restait silencieux, complètement coupé par les dures paroles du pirate. Les larmes toutefois venaient aux yeux du vampire complètement paniqué, qui tentait de rattrapper le coup.

« Dites-moi juste dans quelle direction, je m’en vais après… »

Le jour commençait à pointer. Les premiers rayons du soleil ne tarderait pas à faire leur apparition, et en général, comme toutes les nuits j'aurais attendu bien sagement que le capitaine revienne, pour m'assurer qu'une nouvelle fois, Beckett ne lui aurait pas tendu un quelconque piège. Mais pas cette fois. J'avais besoin de me dégourdir les jambes, et comme le jour, j'aimais être la pour garder un œil sur le navire, j'en profitai la nuit.

Port Royal…Belle ville…Belle, mais dangereuse. Je préférai me dissimuler, m'étant mise à dos le Gouverneur, cette sale petite égoïste d'Alecto Leyan, les soldats, et en fait…La Compagnie des Indes au complet!

-Celle la, murmurais-je en russe, je me demande si elle a fini de pleurer sur sa petite blessure au bras…Pauvre chérie! La vilaine Melian lui a fait bobo...

Je soupirai et continuai ma balade. Après le port, j'arrivai dans les quartiers pauvres. Dans les rues, des mendiants. Beaucoup de mendiants mourrant de faim, sans un seul sous en poche, croulant sur les taxes instaurées par cette Lady tyrannique. Elle taxait à peu près sur tout. Bientôt elle demanderait de l'argent pour respirer! Et tout ça pour quoi? S'acheter des robes, de nouvelles toilettes, se payer une jolie garde robe pour plaire à son petit Beckett adoré…

-Il faut que j'arrête d'y penser, sinon je vais m'énerver…

Et je recommençai à parler toute seule…Une habitude de ma triste enfance qui revenait…Enfin bref. Je changeais bien vite de quartier, ma bourse étant vide, je ne pouvais rien faire pour eux. J'arrivais près d'une taverne, où je vis entrer un homme qui ne m'était pas inconnu. Je levai les yeux au ciel et remarquai que…Le soleil allait se lever! Mais si c'était un matelot du Gothica…Non…Autant en avoir le cœur net!

Je le suivis dans la taverne et entendis sa discutions avec le tavernier.

« Bordel, le jour va se lever, où est ce putain de port ? »

Je manquai de me taper le front en voyant la SUPREME discrétion dont il faisait preuve. Dis lui carrément que tu es un vampire dans ce cas, idiot! C'était sûrement un jeune vampire…Il me tournait le dos, je ne parvenais pas à voir qui c'était, mais la voix me disait vaguement quelque chose.

« Ex… excusez moi, je suis… un peu nerveux. »

Pas mal comme tentative…Non je plaisante, totalement vaine! Si le barman tombait dans le panneau, c'est qu'il était aussi stupide que ce jeune mousse…On croit rêver…

« Dites-moi juste dans quelle direction, je m’en vais après… »

On le croirait en larmes…D'ailleurs à sa voix, on entendait que c'était sur le point. Ça suffit, s'en était trop! Non seulement le soleil allait se lever, mais en plus la rumeur aurait vite fait d'arriver jusqu'à Beckett et Leyan que le Gothica n'était pas loin…J'arrivai derrière lui et lui mis une tape sur le derrière de la tête, assez forte.

-Ah ah…Mais quel imbécile, dis-je en m'adressant au barman, ne faites pas attention à cet idiot, continuais-je plus bas, il est un peu dérangé vous voyez…Dieu seul sait ce qu'il nous inventera la prochaine fois!

Le tavernier sembla rassuré et approuva de plusieurs signes de tête approbatif. Moi je tirais le jeune homme au dehors de la taverne. Le soleil n'était pas encore levé totalement, et nous étions dans l'ombre. Ça irait.

-Bordel mais ça va pas?! Un peu de discrétion! Ce n'est pas très malin de crier à tout va ce que tu es! Les informations circulent vite à Port Royal, et vu la pauvreté qui y règne, cette catin de Leyan et son petit copain Beckett auront vite fait de savoir que nous sommes la! Et ils auront tout le temps de préparer un plan aussi foireux que le dernier!

Une gifle…Laissez moi lui mettre une gifle! La réflexion et la discrétion ne semblaient pas être ses premières qualités…Respire Mel…Respire…Je fermai les yeux un instant puis le regardai à nouveau.

-Dis moi… Je t'ai déjà vu, j'en suis certaine…Mais ton nom m'échappe…

PAF ! Un hoquet de surprise échappa à Bezêth, surpris que quelqu’un ose lui asséner un tel coup derrière la tête. Furibond et complètement désorienté, le voilà qui fait un demi-tour sur lui-même pour se retrouver face… A la seconde du Gothica. Un nouveau sursaut et le voilà aussi raide qu’un mort, si ce n’est plus. Il va avoir le droit à un sacré savon… Quelques mots ramassent ses bêtises, le barman semble rassuré et le voilà traîné dehors. Le soleil commence déjà à pointer son nez, les nuages de pluie s’étant dissipé laissant aux premiers rayons du matin la liberté d’éclairer les pavés mouillés de la cité. Ne subsistait que de l’orage qu’avait du essuyer le pirate une fine pluie, mais un autre orage, ou plutôt tempête, grondait déjà… Et cette tempête, elle se nommait Melian.

Bezêth ne pouvait ignorer cette femme, qui s’était introduite sur le navire comme un rat et qui, en quelques mois était devenue la seconde du capitaine ! Pour tout dire, le vampire ne la portait pas dans son cœur. Impossible de croiser Ivanovitch sans qu’elle soit là ! Parler en sa présence ? Hors de question. Non pas qu’il la dénigrait mais… c’était une femme. Une femme avec des courbes et de long cheveux d’ébène, bien qu’aucun bijou ou somptueuse toilette ne soit de mise. Mais voilà, elle l’intimidait. Lui qui hantait se navire depuis bien longtemps qu’elle n’avait jamais pu devenir aussi intime avec la Rose Noire ! C’est ça, le pouvoir des femmes… Mettre le monde à leurs pieds avec un sourire.

Mais là, pas question de sourire. Chaque mot est une véritable claque, et c’est dans sa gueule que tout va. Il s’est emporté, et par sa faute tout le Gothica est en danger. Ca fait mal. Bezêth tente de prendre la parole, sans y arriver toutefois. Elle continue, et il n’a d’autre choix que de se taire, attendant qu’elle fasse une pause pour à son tour élever la voix.
Toutefois, la dernière phrase le rendra presque muet. Qui il est ? Il ne cesse de l’entrevoir, de recevoir de ses ordres, de lui obéir comme si elle était le chef du pavillon, et elle ne connaît pas son nom ? Ivanovitch lui, connaît chacun de ses hommes. Serait il jaloux… d’elle ? Jamais il ne l’avouera, et n’y pense même pas. Pourtant, il l’est. Jaloux de devoir recevoir des ordres de cette femme, qui a tout ce qu’il n’a pas…
Le voilà qui montre les crocs, relève fièrement la tête, tapote un instant son menton, la regardant de haut, puis d’une voix froide et noire prend à son tour la parole.

« Vous ne connaissez pas mon nom ? Mais… Comment ne pouvez-vous pas ? »

Son regard brille, son sourire est machiavélique, sa posture est celle d’un bourreau. Elle a fait un mauvais pas, un tout petit pas de travers, et cela suffit à le monter contre elle. Bezêth fait la guerre, pour un oui, pour un non. Bezêth hait et déteste, et n’a pas besoin de oui ou de non pour ça.

« Vous qui êtes si haute, presque l’égale de notre commandant… Vous ne connaissez pas tous être vivant sur notre beau navire ? Mais alors, que faites-vous parmi nous, si vous ne nous connaissez point ? »

Une pose alors qu’il la dévisage, froidement. Son sourire a disparu, il semble plus vieux, plus grave que lorsqu’il est rentré, complètement paniqué, dans la taverne.

« Voyez-vous, comme tout être qui loge sur le navire de notre cher capitaine, je connais chaque individu travaillant à mes côtés. Du plus insignifiant des mousses à vous, Melian. »

Le dernier mot avait été fortement appuyé. Ce prénom, si beau, si doux, sonnait froidement dans sa bouche, comme lorsqu’un juge annonce sa sentence. Légèrement penché en avant, son visage à quelques centimètres de celui de la demoiselle, il reprendra une dernière fois la parole.

« Eh bien, je vais éclairer votre lanterne. Je suis Moragen Bezêth. »

Timidité ? Envolée ! Ca ne fait que peu de temps qu’elle est à bord, et ne serais-ce que pour cela, il devrait être compréhensif. La vie sur un bateau est mouvementée, comment pouvait-elle tout retenir ? Mais voilà Bezêth est facile à vexer, et qu’elle l’ait traitée comme un gamin de seize ans ne lui a pas plu, même si c’était mérité. Son regard doré est planté dans les yeux noirs de Melian, qu’il devrait plutôt traiter comme une sauveuse… Elle seule peut le ramener jusqu’au navire, mais cela semble lui échapper. Il n’a qu’un mot à la bouche : vengeance. Un claquement sec de langue indiquera la fin de sa tirade, alors que ses sourcils se froncent, le ciel s’éclaircissant de plus en plus. Dans certains cas, ce vampire devrait ranger son honneur dans sa poche et obéir, au risque de se faire brûler comme un fétu de paille dans une cheminée !

« Vous ne connaissez pas mon nom ? Mais… Comment ne pouvez-vous pas ? »

Il y avait plusieurs raisons à cela…Tout d'abord je n'avais pas la mémoire des noms, et c'était bien malheureux. Ensuite, je me trouvais sur le Gothica depuis peu de temps, si l'on compare aux autres. Un peu moins d'une année pour tout dire…Et pour finir, j'avoue honteusement penser d'avantage à Ivan qu'aux autres. Oh j'en connaissais beaucoup, Visigoth, Ismaël, Grigoriev, etc. Mais lui, juste lui, son nom m'échappait…Je l'avais, sur le bout de la langue, mais il ne me revenais pas.

« Vous qui êtes si haute, presque l’égale de notre commandant… Vous ne connaissez pas tous être vivant sur notre beau navire ? Mais alors, que faites-vous parmi nous, si vous ne nous connaissez point ?

Bien sur que je les connaissais! Un trou de mémoire n'est-il pas permis? Apparemment pas pour ce monsieur…

-Je vous connais, ne vous inquiétez pas de cela. J'ai juste un trou de mémoire. Est-ce un crime?

« Voyez-vous, comme tout être qui loge sur le navire de notre cher capitaine, je connais chaque individu travaillant à mes côtés. Du plus insignifiant des mousses à vous, Melian. »

Grand bien lui fasse! Il commençait à m'énerver un tantinet, à jouer avec mes nerfs. Sous entendait-il que je ne valais pas mieux que lui? Peut être parce qu'il était vampire et moi humaine? Pourtant j'avais cru comprendre qu'on ne faisait pas de distinction sur le Gothica…M'enfin.

« Eh bien, je vais éclairer votre lanterne. Je suis Moragen Bezêth. »

-Trop aimable.

Ses airs m'énervaient. Il était trop près de moi et je n'aimais pas ce genre d'attitude. Son visage non loin du miens, surtout de mon cou, ce qui m'inquiétait. Mais non Melian, respire…Il ne peut pas te mordre, Ivan l'a déjà fait…J'étais "marquée". Enfin, pour moi qui ait «le sang chaud» comme on dit, me retenir de le remettre une bonne fois à sa place était une véritable torture. Qu'avait-il? Je l'avais tiré d'un mauvais pas, et j'allais l'aider à rejoindre le Gothica avant qu'il ne soit brûlé par les rayons du soleil. Voilà comment il me remerciait? En me parlant sur ce ton? Oh je n'étais pas du genre à faire ma Leyan comme je dis et à lui coller une gifle pour ça, mais tout de même…

-Dites moi, dis-je en m'approchant d'avantage, auriez-vous un quelconque problème avec moi? Je ne vous ai rien fais il me semble…Ou c'est ma condition qui vous dérange? Je vous ai tiré d'un mauvais pas, remercier ne tue pas, croyez moi! Être pirate ne dispense pas de politesse…

Je fis deux pas en arrière et regardai le ciel.

-Super…Le soleil se lève, il va falloir être doué pour retourner au Gothica sans passer dans une zone de soleil et surtout sans croiser de gardes…Ils doivent avoir gardé un mauvais souvenir de la dernière fois…Sans compter Leyan qui veut nous voir tous à la potence…Elle doit encore m'en vouloir pour l'épisode de la prison je crois...

Je soupirai et toisai Moragen d'un air noir. Pourquoi avait-il fallut qu'il se perdre, cet idiot? Et surtout, comment pouvait-on se perdre dans Port Royal? On allait toujours tout droit, et soit on tombait sur la résidence du Gouverneur, soit sur le port. Ce n'est quand même pas si compliqué…

-Il faut vraiment être stupide pour se perdre dans une ville comme Port Royal, soupirais-je

La demoiselle ne se laissait pas faire, ce qui n’était pas pour plaire à Bezêth. Son mauvais caractère étant à toute épreuve il ne se radoucit pas, plus par mauvaise foi que par vraie colère. Borné jusqu’au bout des canines, il cherche à prendre le dessus sur la demoiselle. Mais pourquoi donc ? Pour cacher son malaise, pour se défendre bêtement contre un ennemi qui n’en est pas un. Bezêth est seul, et l’on comprend pourquoi. Hargneux, il n’a jamais confiance en personne. Sa place sur le Gothica est mal définie, son odeur diffère trop des autres… Ah, s’il avait été mordu par Ivanovitch à la place de cet hideux vampire qui l’avait traumatisé, peut être sa situation serait mieux ? Non, bien sûr que non. Si son caractère était différent, il s’entendrait mieux avec le reste de l’équipage. Que Melian se rassure, elle n’est pas la seule à devoir supporter son sale caractère.

Les paroles de la jeune femme furent autant de piques dont il se servit pour à son tour attaquer, bien content qu’on lui donne la réplique. Il y a bien longtemps que certains ont trouver la parade. Laisser couler, ne pas faire attention. A force de l’ignorer, Bezêth se fatiguera, et parfois même, demande pardon ! C’est hélas, bien trop rare.

« Et vous remercier de quoi ? De me traiter comme un gamin ? Eh bien merci, maman. »

Y a t-il pire que ce genre de comportement puéril ? Prétentieux jusqu’aux os. Oui, Melian l’a tiré d’un mauvais pas. Mais s’être fait ainsi secourir puis remit en place ne lui plait pas du tout. Merci ? Ca lui arracherait la gorge de dire ça ? Sûrement, vu à quel point il rechigne à avouer ses fautes et remercier platement la jeune fille, que tout être normal aurait sûrement déjà fait. Oui mais voilà, Bezêth n’est pas normal. Ce n’est pas le fait qu’il soit vampire qui fait qu’il sorte de la norme, mais plutôt son caractère complètement désaxé qui conviendrait d’ailleurs très bien à un membre de l’EITC… Peu sympathique, imbu de lui-même... En apparence tout du moins. Le fond, c’est bien autre chose.

« La politesse, je la garde pour ceux envers qui j’ai du respect, et vous êtes pas prêt d’entrer dans mes bonnes grâces, chère maman. »

Le soleil pointe dangereusement, et Melian l’a bien vu. Voilà un adversaire dont le vampire se serait bien passé ! Un grommellement sourd, une main qui glisse quelques mèches derrière une oreille, une moue désapprobatrice alors qu’il balade son regard sur l’horizon se dessinant au dessus des toits de la ville. Quelle poisse ! Que faut-il faire ? la route jusqu’au port, il ne la connaît pas. Faire confiance à Melian ? Bonne idée, mais rejetée. Hors de question. La demoiselle a relevé quelque chose d’important qu’il a passé sous silence : qu’est ce qu’il le dérange chez elle ? Le fait qu’elle soit au dessus de lui, proche du capitaine, qu’elle se permettre de se comporter ainsi envers lui qui doit certainement faire deux fois son âge ? Sûrement tout à la fois.
Aux dernières paroles de la demoiselle, Bezêth faillit s’étrangler. En voilà un joli mot ! Stupide ! Et ça lui va comme un gant. Sa main se lève, non pas pour la frapper mais pour remettre son chapeau sur sa tête, couvrant ainsi son regard noir de rage.

« Surveillez votre langage, miss, j’ai un mauvais sens de l’orientation et je l’avoue et je me passerai bien de votre aide, merci ! »

Hop, volte face, et furibond, le vampire s’en va. Se déplacer dans l’ombre n’est pas un problème tant qu’il y en a, et chaque minute qui passe réduit les sentiers noirs dans lesquels est obligé de se déplacer Bezêth. Il ne tient qu’à Melian de le rattraper une dernière fois : le port, c’est de l’autre côté. En faisant l’âne, il ne se rend que plus ridicule !

« Et vous remercier de quoi ? De me traiter comme un gamin ? Eh bien merci, maman. »

Qu…Quoi? Maman? Non mais pour qui se prenait-il? Il était absolument…pitoyable! C'est le mot. Un tel comportement était puéril et indigne d'un membre du Gothica. Je me doutais que malgré son apparence, il devait avoir deux, trois, voir plus, fois mon âge et que recevoir des ordres d'une jeune fille d'à peine vingt ans ne devait pas lui plaire. Je me doutais aussi, vu le ton qu'il prenait, que quelque chose le gênait chez moi. Oui mais quoi? That is the question…

« La politesse, je la garde pour ceux envers qui j’ai du respect, et vous êtes pas prêt d’entrer dans mes bonnes grâces, chère maman. »
Donc il n'avait pas de respect pour moi? Oh je m'en fichais pas mal je dois dire…Ce pirate m'importait peu, et je me demandais d'ailleurs comment faisait non seulement le capitaine, mais les autres membres de l'équipage pour le supporter…A la fin de sa phrase, un éclair meurtrier passa dans mes yeux. Comme je mourrais d'envie…De lui tirer une balle dans la tête! De lui planter mon épée dans la poitrine! Mais comme je craignais de m'attirer les foudres d'Ivan, je préférai plutôt lui coller une bonne gifle! Mais j'essai encore de garder mon calme…Respire…Respire…

« Surveillez votre langage, miss, j’ai un mauvais sens de l’orientation et je l’avoue et je me passerai bien de votre aide, merci ! »

La c'était la goutte d'eau. Le mot de trop…

-Eh! Attend un…Non mais je rêve…

Je regardai, consternée, le vampire partir dans la direction OPPOSEE du port. Je me tapai le front et courus derrière lui pour le rattraper. Je lui pris le bras pour le forcer à s'arrêter. Il se retourna, sans doute pour m'ordonner de le lâcher, et mon poing partit tout seul. Au départ j'avais envisagé une gifle mais il m'avait vraiment trop cherché. Le coup donc, partit tout seul et je ne me retenais pas. Je crus même lui avoir casser le nez.

-De deux choses l'une! La première, tu me parles sur un autre ton et tu cesses de jouer au plus intelligent avec moi, sinon tu vas AMEREMENT le regretter! Je suis peut être une femme, je suis peut être jeune, mais je sais très bien me défendre! Ne joue pas au plus malin avec moi sinon tu risques de le regretter. Vampire ou pas, ça m'importe peu! Ensuite, si tu avais un minimum d'intelligence, tu saurais que petit a, tu te diriges vers la résidence du Gouverneur et non vers le port et petit b, pour retrouver ton chemin, il t'aurait suffit de retourner sur tes pas!

Je lui lâchai le bras en lui jetant un regard noir. Je lui tournai le dos à peine deux secondes en jurant en russe:

-Bordel depuis quand on recrute chez les attardés?! C'est pas possible d'être aussi peu dégourdis! Ah lui je le vois bien en chien-chien pour Beckett! Ils ont le même degré d'intelligence! Pfff…

Je me tournai ensuite vers lui, les yeux dans les yeux, lui lançant des regards toujours aussi sombres.

-Je ne sais pas ce que tu as contre moi, mais je te conseille vivement de te calmer…Et de changer de langage…Sauf si tu préfères qu'on règle ça par la force? Note que si on se fait repérer par les soldats de la Compagnie, Ivan…Le capitaine plutôt, risque d'être très fâché…Enfin vu ta façon d'être depuis le départ, c'est même un miracle qu'ils ne soient pas déjà la! Non mais franchement, qu'est ce que tu as dans le crâne à part du vide?

Un bras l’harponna, et ce bras avait tant de force en lui qu’un instant Bezêth crut qu’il s’agissait de Visigoth qui, par enchantement, se serait retrouvé dans les parages. Mais non, ce n’était (que ?) Melian qui bouillante de rage le retenait avec toute la force qu’elle possédait. Le vampire montra les crocs, s’apprêta à la repousser mais un violent uppercut vint cueillir en délicatesse sa mâchoire. Ce n’était pas son nez que Melian avait entendu craquer, mais sa mâchoire. Encore plus douloureux. Un cri lui échappa, entre la douleur et la surprise. Il y a toutefois des avantages à être vampire : en un geste il replaça correctement sa mâchoire, chose sans laquelle il ne pourrait continuer de pestiférer contre sa supérieure.

« Mais z’êtes tarée ? »

Un ton indigné, qui toutefois ne coupera pas Melian dans son élan : le voilà qui s’en prend plein la gueule, au sens figuré comme véritable. Après la beigne, les mots ! Tout est bon pour le rabrouer et il ne le supporte pas. Pourtant, elle fait exactement la même chose que lui. C’est détestable, ignoble, monstrueux. Le fragile équilibre de Bezêth est ébranlé, mais il ne lâche pas l’affaire, et se met à crier plus fort que Melian, d’une voix forte et grave. Lui, d’apparence si jeune et si frêle, posséder une telle voix ? Ca en a soufflé plus d’un, mais il se doute que ce n’est pas ça qui va faire trembler Melian.

« Regretter ? Te défendre ? Foutaises ! C’est toi qui prends des grands airs, où t’as appris à frapper les gens comme ça ? C’est toi qu’a rien dans l’crâne, pas foutue de se comporter normalement ! »

Lui non plus d’ailleurs, car s’ensuit une magnifique baffe. Moins forte que celle que lui a infligée Melian, mais suffisante pour faire voler ses cheveux. Ce geste sembla le calmer, et surtout le réveiller. Un hoquet de surprise, comme il en a si souvent et ses yeux s’écarquillent. Non, il ne lui a pas décroché la tête, mais sa main est partie toute seule… Frapper, c’est autre chose que des mots. C’est un stade au dessus. Et ce stade, il aurait jamais dû y passer. Mais Bezêth est de nature violente. A force d’accumuler les frustrations, ça finit par sortir.
Ses mains e joignent devant son nez et sa bouche, et le ton de sa voix est tout autre.

« Oh, pardon, c’est parti tout seul… J’voulais pas… »

La colère s’est dissipée et a laissé place à la panique. Il ne va pas qu’avoir que Melian sur le dos, mais aussi Ivanovitch. Et qui dit capitaine, dit aussi équipage. Ouille. Va-t-il enfin goûter au fouet dont le menace si souvent Ivanovitch ? Ca ne lui dit pas vraiment. Sa peau, il compte bien la garder belle est sans défauts, mieux vaut tenter de rattraper le coup maintenant !

« Vous avez raison, j’ai rien dans la tête… Vraiment, je suis désolé… »

C’est à son tour de tourner le dos à Melian, complètement désorienté, cherchant une issue possible. Ils ‘est fourré dans un joli guêpier… Et le jour se lève. Rouge de honte et complètement paniqué, il n’a d’autre choix que… de suivre Melian. Que ça lui plaise ou non. Et surtout, si elle veut toujours bien. Elle pourrait le laisser planter là qu’il comprendrai parfaitement. Sale gosse.

« Mais z’êtes tarée ? »

Tarée? Je commençais à avoir l'habitude de cette question…Non je n'étais pas tarée! J'avais juste le sang chaud et une sainte horreur d'être insultée. Pour qui se prenait-il cet idiot?

« Regretter ? Te défendre ? Foutaises ! C’est toi qui prends des grands airs, où t’as appris à frapper les gens comme ça ? C’est toi qu’a rien dans l’crâne, pas foutue de se comporter normalement ! »

Non mais où allait-on je vous le demande! Soudain, il me colla une gifle. Je restai interdite, les yeux écarquillés, des flash défilant sans aucun sens. Légèrement tremblante, je levai les yeux vers cet immonde individu. Comment avait-il pu oser me gifler? Gifler une jeune fille? Se rendait-il compte de la portée de son geste? Non seulement, si Ivan l'apprenait, il en prendrait pour son grade, mais en plus, ça avait le don de me rendre…Très…Très…Très…Hargneuse.

« Oh, pardon, c’est parti tout seul… J’voulais pas… »

Pardon? Il osait demander pardon? Il me demandait de le pardonner après avoir osé lever la main sur moi? Alecto avait osé, et elle avait eut droit à une balle dans le bras. Lui, il allait souffrir d'autant plus que c'était un homme!

« Vous avez raison, j’ai rien dans la tête… Vraiment, je suis désolé… »

-Oh que non vous n'avez rien dans la tête, dis-je en haussant le ton, non mais pour qui tu te prends?!

Un deuxième coup partit, plus fort que le premier, pour une fois de plus lui déboîter la mâchoire. Il ne devait pas s'y attendre car il manqua de tomber. Cette fois, même les plus douce parole de sa part ne me calmerait pas. Il pouvait s'excuser autant de fois que ça lui semblait nécessaire, rien n'y ferais…

-Une gifle! Une pauvre gifle, c'est tout ce dont tu es capable? Tu sais qui fait pareil?! La catin de service, celle que Beckett se fait tous les soirs! La pseudo Lady, ce tyran de gouverneur! C'est avec elle que tu devrais aller!

Je sortis l'un des pistolet que je portais à la ceinture et le plaquai contre le crâne de ce petit prétentieux.

-Tu sais, lui dis-je avec un air menaçant, la catin m'a giflé…Et elle s'en est mordue les doigts…Une balle dans le bras, ce n'est pas très agréable, mais pour toi, je crois que je peux la mettre directement entre les deux yeux sans risquer de te tuer…

L'arme sur sa tempe, je ne réfléchissais même plus. Le coup de feu allait sûrement attirer les hommes de Beckett et je m'abaisserais alors au même niveau d'imbécillité que Bezêth. Sans baisser mon arme, ma raison reprenait le dessus. Joue prudence Melian, tu te vengeras plus tard…Ainsi je me fis une raison et baissai mon arme? Seulement, un coup de genoux partit dans les partie plutôt sensible de la gente masculine.

-Ça t'apprendra à être polis et respectueux avec les dames imbéciles!

Soudain…Des pas.

-Mais puisque je te dis que j'ai entendu du bruit!
-Et moi je te dis que tu as du rêver!
-M'enfin! Cette grosse voix! Et si c'était celle d'un vampire?
-*Rire * Qu'est ce qu'un vampire viendrait faire ici alors que le jour se lève, t'es stupide ou quoi?
-Autant vérifier. Lord Beckett nous donnera sûrement une promotion si nous lui ramenons l'une de ces choses!
-C'est beau de rêver…

Ils se dirigeaient vers nous. Je lançai un nouveau regard noir au vampire avant de marmonner quelques insultes russes bien sentie.

-Il faut partir d'ici…Si on se bat, on va se faire repérer! Je te tirerais bien mon chapeau si j'en avais un! Le capitaine risque d'être furieux en apprenant ça…

Le seul problème, c'est que nous étions dans une rue en cul de sac. Je jetais un œil vers le haut et remarquai une fenêtre ouverte, facile d'accès par le toit de la maison d'à côté.

-J'espère que tu es doué en escalade…Sinon tu remettras bonjour à Beckett et à la Lady de pacotille de ma part!

Un deuxième coup le heurta, plus fort que le précédent. Ne s’y attendant pas, Bezêth valsa, sa corpulence étant proche de celle d’un adolescent. Et un adolescent, ce n’est pas très résistant, même face aux coups d’une dame. Un cri aigu, comme le glapissement d’un quelconque animal échappa au vampire qui du une deuxième fois remettre sa mâchoire en place qui lui faisait sacrément mal. Son regard s’embua de nouveau. Il n’aurait pas du s’excuser, le voilà en faible posture… En tout cas, hors de question de se laisser malmener sans rien dire ! Toujours prêt à riposter, Bezêth prit la mouche et répliqua aussitôt.

« Petite imbécile, t’aurais préféré que je te décroche la tête ? Franchement, tu vaux pas mieux que Leyan ! Aussi bête qu’elle ! »

C’était sûrement des mots en trop, vu qu’un pistolet vint se placer directement sur sa tempe. Ce simple geste coupa net ses récriminations, et son expression changea de nouveau. Non pas la peur. Mais le défi. Il semblait lui dire « allez, vas y, colle moi une balle entre les deux yeux ». Planté devant elle, frémissant de rage, il ne tentait pas de reculer. Pire, il avançait, appuyant sa tête contre le canon de l’arme. Il ne mourra pas. Il souffrira juste intensément. Mais s’il y a bien une chose que Bezêth ne connaît pas, c’est la prudence et le mot réfléchir. Qu’elle lui colle une balle dans la tête n’avancerait en rien la situation. Ils restèrent un moment comme ça, sans rien faire, elle tenant fermement son arme et lui ne cessant de l’oppresser. Ses yeux dorés ne quittaient pas ceux de Melian, et ils auraient dû, car il ne vit pas le coup de genoux venir. Un réflexe lui permit de dévier légèrement le coup, mais ça fit quand même mal, l’obligeant à se plier en deux. Mais ce coup ne lui remit pas les idées en place, vu comment il s’adresse à la demoiselle.

« Je traite pas les catins comme des princesses ! »

Qu’importe les représailles, Bezêth avait une gueule et l’ouvrait en grand. Presque par terre, il tentait de reprendre son souffle, agenouillé aux pieds de Melian, quand des pas se firent entendre. Si tôt le matin ? Sûrement pas une troupe d’enfant. Mais plutôt des gardes… Et les paroles qui arrivèrent jusqu’aux oreilles des deux membres du Gothica le confirmèrent. Alors que le vampire paniquait, Melian gardait la tête froide et après une valse d’insultes trouva une échappatoire à leur solution. Les toits. Bezêth grimaça. Les murs et les tuiles avaient été rendus glissant par la pluie, mais c’était préférable à la bagarre. Mais il faudrait donc obéir à Melian, et donc avouer qu’elle avait bon. Quel dilemme dans sa petite tête…
Les pas se rapprochant firent décider rapidement Bezêth qui choisit de grimper, après avoir décerné une petite tape sur la tête de Melian.

« Pour se chamailler, faut être deux ! »

Une reproche dite à voix basse, mais il aurait pu la crier que cela aurait le même effet. Un ton sympa, gentillet et bon garçon. Non, pas du tout. Un manque cruel de gentillesse desservi sur un plateau de haine, voilà ce que c’était. Un pied sur le mur, et le voilà qui s’agrippait aux pierres sortant des murs avec la facilité que s’il marchait sur terre. Bezêth n’aimait pas la foule qui envahissait les rues la nuit, et préférait donc largement parcourir les toits que les pavés, ce qui lui avait permis de développer cette agilité remarquable qui lui permettait de se faufiler partout. S’il était aussi aisé pour lui de se battre que de se cacher, ce serait un as du combat, mais ce n’était pas le cas... Mais Ivanovitch savait mettre à profit tous les talents, et pour courir dans les cordages y avait pas mieux que Bezêth.
Il s’arrêta toutefois à un mètre du sol, mètre qu’il avait parcouru en moins d’une seconde, et en profita pour titiller encore la demoiselle.

« Faut que j’vous porte ? »

Une bête chamaillerie qui pourrait lui coûter cher, et le pirate se doutait bien que ça lui coûterait plus qu’une balle dans la tête. Mais il ne savait pas s’arrêter et ne le voulait pas.

« Je traite pas les catins comme des princesses ! »

-Ose encore une seule fois sous entendre que je suis une catin et je ne donne pas chère de ta peau, capiche?! Visigoth n'est pas le seul à savoir se servir d'un fouet ou d'une hache!

D'abord je ne vaux pas mieux que Leyan et ensuite il osait me comparer à une…catin?! J'étais à deux doigts de lui sauter à la gorge, serrant le poing pour contrôler mes pulsions. Mes ongles me rentraient si fort dans la paume de ma main que j'en saignais presque. Je n'étais pas du genre rapporteuse et donc je n'irais pas pleurer dans les bras d'Ivan avec un «Ouiiin! Bezêth est méchant il a dit que j'étais une catin!» mais je règlerais mes compte moi-même avec cet abruti.

« Pour se chamailler, faut être deux ! »

Oui il faut être deux et sur les deux il faut un imbécile dans son genre! On croit rêver…Le ton qu'il prenait avec moi me déplaisait beaucoup si bien que je restai encore un instant en bas pour me calmer. Jamais personne ne m'avait autant chercher, sauf Leyan, mais elle, elle s'en mordait les doigts. Je l'imaginais bien, pleurer dans les bras de son petit chéri, elle par contre, je la voyais bien dire : «Ouiiiin! Melian est méchante! Elle m'a tiré une balle dans le bras! Snif»

« Faut que j’vous porte ? »

Le pire dans tout ça c'est qu'il continuait. On aurait pu croire que la proximité du danger le rendrait plus raisonnable, mais non. Alors si lui ne cessait pas, je ne cesserais pas non plus, question de fierté. Aussi agile qu'un chat, je le rejoignis sans problème, habituée aux escalades. Souvent je me réfugiais sur le toit de la villa, en Russie, pour observer la ville et rêver d'un jour pouvoir y aller, m'y attarder, m'y promener et non y passer vite fait dans un hideux carrosse. De plus durant le temps où je suivais la Rose Noire sans oser me montrer, j'avais eut tout le temps de développer encore cette caractéristique.

-Non merci, je sais très bien me débrouiller seule.

J'arrivai sur le toit et lorsque le vampire tenta d'y monter, innocemment je le bousculai pour qu'il retombe en bas. Il eut à peine le temps de me rejoindre que les gardes étaient déjà dans la ruelle.

-Alors, tu vois qu'ya rien!
-J'étais pourtant certain…
-Moi ce dont je suis certain c'est que tu perds les pédales!
-Mais non! J'ai vraiment entendu des cris! Puis une voix aussi!
-C'est le vent voilà tout…
-Mais ya pas de vent aujourd'hui regarde le ciel!

Ils continuèrent ainsi leur discutions très passionnante tandis que je passai sur le toit de la maison d'à côté sans un bruit.

-Alors, dis-je en me tournant vers le mousse, tu te décides à me suivre ou tu vas observer ces idiots toute la journée?

Peut être songeait-il à les mordre? Mauvaise idée…On trouverait vite leurs cadavres et la situation aurait été identique. Je n'aimais pas fuir le combat, mais dans certains cas je devais me résigner. Ces gardes allaient s'en sortir vivant…

-Et ne pense même pas à les mordre…C'est une raison supplémentaire pour sonner l'alerte. On se battrait, il y aurait encore un doute sur l'identité des pirates présent, mais si tu les mords, on est cuit…

Assise sur le bord du toit, je ne le quittai pas des yeux.

-Alors tu bouges? Ou t'attend que le soleil tourne et que le toit soit bien ensoleillé? Remarque ça m'évitera de t'étriper plus tard pour t'apprendre que je ne suis pas une catin, gamin.

Gamin? J'étais sans doute plus jeune que lui bien que l'apparence jouait des tours, mais la c'était au niveau mental que je parlais. Il fallait avouer qu'il se comportait comme un véritable gosse…C'était vraiment déprimant. Et ça se dit pirate?

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